Et si on arrêtait de se focaliser sur les gros chiffres ?
Généralement, les médias adorent communiquer sur les records de températures maximales.
C’est devenu un lieu commun d’évoquer les pics de chaleur qui frôlent ou dépassent les 40 °C.
Mais ils oublient que nous battons aussi des records de température minimale, ce qui est d’autant plus alarmant !
La carte ci-dessous est issue du modèle ARPEGE de METEO FRANCE.
Elle montre les prévisions de températures minimales pour la nuit de vendredi à samedi en pleine canicule.
Les valeurs sont particulièrement préoccupantes : 27 °C dans les Pays de la Loire ou 24 °C près de Bourges !
Pour rappel, ces températures minimales sont généralement relevées de 2 à 4 °C en moyenne sous l’effet du phénomène d’îlot de chaleur urbain : https://lnkd.in/d6UasueY
Je vous laisse faire l’addition…
Le seuil de « nuit tropicale » est fixé à 20 °C : il serait donc largement dépassé dans un grand nombre de métropoles.
Personnellement, une température minimale de 25 °C à Angers m’inquiète au moins autant qu’un pic de chaleur à 40 °C.
La littérature scientifique est claire sur le sujet des impacts sanitaires de la chaleur en période de canicule : c’est souvent la température minimale (et non maximale) qui détermine la surmortalité.
Vous pouvez consulter les travaux de l’épidémiologiste Rupa Basu sur le sujet : https://lnkd.in/dDa6GQAJ
Bref, même si le chiffre de 27 °C ne fait pas peur, une température minimale aussi élevée est inquiétante !
Il est temps de porter un nouveau regard sur la chaleur : la succession de nuits caniculaires nous met aussi en danger.
Auteur: Clément Gaillard
Source : P. Escourrou, J.-P. Besancenot
Carte : Météociel