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Quel est l’effet concret de l’urbanisation sur le climat ressenti ?

Excellent post sur Linkedin par "L'autoroute de la Pluie"
24 avril 2025 par
Quel est l’effet concret de l’urbanisation sur le climat ressenti ?
ECOSHIFTER

Une corrélation intéressante est ici mise en évidence entre notre usage du sol et le climat. Post originel publié sur Linkedin.

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En Asie, qui a connu une récente et intense urbanisation, l’exemple de l'île de Penang est instructif. Cette île de Malaisie, située dans le détroit de Malacca, haut lieu du commerce international et de la mondialisation, s’avère un laboratoire à ciel ouvert des ravages de l’artificialisation, notamment en termes climatiques.


L’étude “Land use and land cover changes influence the land surface temperature and vegetation in Penang Island, Peninsular Malaysia” [1] démontre que Penang a connu des changements significatifs dans l'utilisation des terres et la couverture végétale entre 2010 et 2021 :

📈une augmentation des zones urbanisées de +45 %

📉 une réduction alarmante des surfaces agricoles de -33 %.


En zone urbaine, la température de surface terrestre moyenne est passée de 29 à 34,0 °C, soit ➕5️⃣ °C. La tendance est similaire pour les autres espaces étudiés, forêts et zones agricoles ayant une augmentation de la température de surface (LST) encore plus marquée.

Ce phénomène est étroitement corrélé à la réduction de la couverture végétale, qui joue un rôle essentiel dans la régulation de la température et des pluies. En effet, les terres agricoles et forestières, de par leurs capacités photosynthétiques, modèrent la température tandis que les sols non bétonnés infiltrent efficacement les pluies.


Cette étude met l’accent sur la corrélation inverse entre la LST et l'indice de végétation normalisé (NDVI) : la diminution de la couverture végétale est associée à une élévation des températures. Le déséquilibre créé par l'urbanisation peut donc exacerber les conditions climatiques extrêmes, augmentant le risque de sécheresse et réduisant l’efficacité naturelle de la gestion des eaux pluviales.


L’étude de ces impacts dans des îles est très utile, car il permet d’étudier isolément les impacts de l’urbanisation sur un territoire.


Pour autant, cette corrélation entre baisse de l’activité photosynthétique et hausse de la température est bien documentée par ailleurs. Ainsi, Bahir Dar en Ethiopie, a connu une augmentation de ➕6️⃣°C de ses espaces bâtis entre 1984 et 2024, suite à une expansion urbaine de 366% [2]. Nul besoin de réaliser une bibliographie exhaustive en la matière pour comprendre les impacts évidents des changements des modes d’utilisation des sols sur le climat.


Il importe par contre de réaffirmer puissamment que la bétonisation des sols nous fait courir un risque palpable. Le suivi de l’indice NDVI devrait se généraliser. La photosynthèse ne doit pas rester cantonnée aux laboratoires ! A quand une carte de suivi hexagonal du NDVI dans le Journal Météo Climat de France Télévisions ?


Après ces constats, que penser des débats actuels sur l’artificialisation des sols en France ?

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